Hautes-Alpes : ouverture du procès de Génération Identitaire

Hautes-Alpes : ouverture du procès de Génération Identitaire

JUSTICE / Trois membres de l'association apparentée d'extrême droite, dont le président et le porte-parole, comparaissent devant la justice pour leur action visant l'immigration irrégulière et menée à la frontière l'an dernier

 

- Hautes-Alpes - 

 

C’est un procès qui attirera une nouvelle fois les caméras sur les Hautes-Alpes : le tribunal correctionnel de Gap jugera ce jeudi trois membres de « Génération Identitaire ». Trois individus de cette association apparentée d’extrême droite qui devront répondre de leurs actions anti-migrants menées à la frontière l’an dernier dans le Briançonnais.

 

Une action en confusion avec l’exercice d’une fonction publique

Ce que la justice leur reproche, c’est d’avoir entretenu dans l’esprit du public « une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ». 21 avril 2018, le col de l’Échelle voit s’installer une centaine de militants de « Génération Identitaire » de dix nationalités différentes. Leur message est clair : barrer la route aux « migrants clandestins. Nous voulons montrer au gouvernement qu’avec de la volonté, c’est parfaitement possible », expliquait à l’époque au micro Alpes 1 Romain Espino, le porte-parole de Génération Identitaire qui comparaitra ce jeudi devant les magistrats aux côtés de Clément Gandelin le président de l’association et un autre membre. Une opération « Alpes Defend Europe » qui aura coûté à la mouvance 30.000 euros financés par une campagne de dons. Une 15aine de véhicules, 800 kilos de matériel, un drone et deux hélicoptères sont ainsi déployés, avant qu’une frontière de 500 mètres de long faite de piquets et filets orange soit installée. Le groupe avance alors l’organisation de rondes terrestres pour repousser les migrants qui passeraient la frontière.

Mais alors que Génération Identitaire annonce officiellement le lendemain son départ de la montagne, leurs actions se seraient poursuivies. Ainsi, jusqu’en juin 2018, l’opération, qui se voulait au départ simplement une campagne de communication, aurait alors pris des airs de patrouilles militaires, autour d’une dizaine de militants recherchant et appréhendant dans le cadre de patrouilles de surveillance des étrangers. Les prévenus de Génération Identitaire encourent une peine d’un an de prison et 15.000 euros d’amende.

 

C. Michard