Hautes-Alpes : CHICAS, « pas possible de travailler dans des conditions pareilles »

SANTÉ / Ce vendredi, une mobilisation devant l’établissement sera organisée par le collectif Pour l’Avenir du CHICAS alors qu’une crise fait rage entre plusieurs praticiens. Un médecin témoigne sur Alpes 1 du climat qui règne actuellement dans l'établissement hospitalier

 

- Hautes-Alpes -

 

Il alerte désormais depuis plusieurs semaines d’un climat délétère au sein du centre hospitalier de Gap. Ce vendredi, c’est une mobilisation devant l’établissement qui sera organisée par le collectif "Pour l’Avenir du CHICAS" avec l’intersyndicale CGT, CFDT, FO. Car plus de 500 consultations auraient été annulées ou reportées, 200 interventions également. Près de 50 agents auraient été reçus par le médecin du travail et une trentaine de médecins et soignants seraient en arrêt maladie.

 

Un conflit entre orthopédistes source du climat délétère

Le climat est pesant, depuis qu’un conflit entre orthopédistes, les docteurs Hammami et Norrote a éclaté. Il remonterait à 2016, année où un audit de performance sur le bloc opératoire est mené. Dans ses conclusions, il établit que le docteur Hammami opère deux fois moins que ses autres confrères. Puis en 2019, un rapport de l’ARS fait état d’une ambiance tellement lourde que les deux praticiens ne « peuvent se croiser en bloc opératoire ».

Conflit exacerbé depuis le retour du docteur Hammami. C'est lui qui avait dénoncé la pratique de cimentoplastie discale en avril 2018 de l'un de ses collègues. D'abord suspendu dans ses fonctions comme étant la source d'un climat délétère, il a ensuite obtenu le statut de « lanceur d’alerte » auprès du Défenseur des Droits. Statut qui le protège. Depuis réintégré au sein de l'hôpital, il serait, selon le collectif, à l'origine de ce climat difficile. « Le docteur Hammami a eu des comportements inappropriés qui sont bien décrits dans un rapport de l’ARS. Il avait été suspendu jusqu’à il y a quelques jours. Il a promis la destruction du service d’orthopédie, qu’il ne s’arrêterait jamais dans cette folie destructrice » explique sur Alpes 1 le Docteur Jérôme Atger, chirurgien viscéral et membre du collectif Pour l’Avenir du CHICAS.

 

« Il va y avoir un effondrement de l’activité chirurgicale avec le départ des anesthésistes », J. Atger