Hautes-Alpes : vers une évacuation des manifestants écologistes à la Grave ?

Hautes-Alpes : vers une évacuation des manifestants écologistes à la Grave ?

TOURISME / Depuis samedi, les militants écologistes des Soulèvements de la Terre bloquent le chantier du troisième tronçon du téléphérique de la Grave. Sur place, ils craignent une évacuation par les forces de l'ordre. Du côté de la commune, on ne comprend pas ce blocage. Certains commerçants appellent à une mobilisation de soutien au projet samedi

 

- Hautes-Alpes - 

 

Nouvelle journée de blocage du chantier du Téléphérique de la Meije à La Grave. Les engins pour ce troisième tronçon sont au point mort, des militants écologistes des Soulèvements de la Terre sont présents depuis samedi sur le site des travaux, au glacier de la Girose, à plus de 3.000 mètres d’altitude.

 

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« On va enlever le téléphérique obsolète, 100 tonnes de ferrailles, 100.000 litres de fioul », J.P. Pic

 

Du côté du maire de la Grave, Jean-Pierre Pic, on ne comprend pas. L’élu voit ce troisième tronçon comme vital pour la vie de son territoire, d’autant qu’il vient remplacer un téléphérique obsolète, « il sera supprimé, on va enlever 100 tonnes de ferraille, 100.000 litres de fioul, faire ce qu’il faut pour que ce soit le plus écologique possible ». Tout en rappelant la situation de sa commune, « un endroit de passage » enclavé, « on essaie de faire vivre notre pays, on a été élu sur ce projet-là. Un peu plus de 80 % de la population nous a soutenus, c’est notre devoir de le porter ».

 

Les commerçants appellent à la mobilisation pour soutenir le projet

Du côté de certains commerçants, on ne comprend pas plus cette opposition alors que le téléphérique fait vivre La Grave, un territoire très enclavé qui a déjà subi l’effondrement du Chambon en 2015, seul accès pour Grenoble, puis le COVID qui avait mis au point mort le téléphérique et donc l’économie du village.

Serge tient un gîte à la Grave, il sera présent samedi lors d’une manifestation de soutien à la SATG, la Société Autonome des Glaciers de la Meije qui porte le chantier du téléphérique. Il le dit clairement, si elle n’avait pas été là, personne n’aurait pu supporter les coûts, « c’est elle qui a assumé le démontage d’un vieux télésiège à 2.400 mètres d’altitude, changé deux câbles sur les deux premiers tronçons, les moteurs du téléphérique, les cabines, démonter le restaurant sur le glacier. C’est un chantier d’ampleur qui fait peur », mais pas pour ce professionnel. Il se souvient qu’il y a 25 ans, « c’est grâce ou à cause du téléphérique que je suis venu m’installer à la Grave », il voit aussi la fréquentation que cela apporte à son territoire, « un territoire entre le col du Lautaret et la route de Grenoble. Il est coincé. On sait que sur la saison d’hiver, c’est un gros tiers de notre clientèle qui vient grâce au téléphérique ».

 

Vers une évacuation ?

Du côté des manifestants écologistes, on craint une évacuation par les forces de l’ordre. Un arrêté municipal a été pris par la Grave pour interdire le bivouac et le survol de drônes. Quant à la préfecture des Hautes-Alpes, elle indique avoir été saisie par la SATA, qui possède SATG, pour une évacuation du site par les forces de l'ordre. Une demande qui est pour l'heure à l'étude par les services. 

 

C. Cava Michard / T. Durand