Hautes-Alpes : budget 2018, l'opposition départementale refait surface

POLITIQUE / Les élus du Conseil Départemental des Hautes-Alpes étaient réunis ce mardi matin pour voter le budget primitif 2018. Un budget comprenant la hausse de la taxe sur le foncier bâti. Une promesse bafouée pour l'opposition départementale

 

- Hautes-Alpes - 

 

Le Département des Hautes-Alpes face à un budget restreint, aux décisions de l'État et à une Région "méprisante". Le vote du budget primitif 2018 a eu lieu ce mardi matin au sein de l'hémicycle départemental, avec une opposition qui refait surface contre des "promesses qui ne sont plus respectées" et une majorité départementale qui annonce ne plus avoir le choix que d'augmenter les impôts.

 

Le désengagement de l'État 

"L'État nous doit 150 millions d'euros depuis 2012" martèle la majorité départementale. Si l'instance nationale n'a pas véritablement contracté de dette auprès du Département, il s'est néanmoins désengagé depuis plusieurs années avec une baisse des dotations globales de fonctionnement de "9 millions d'euros par an", souligne Patrick Ricou, vice-président en charge des finances. Mais aussi des décisions législatives qui pèsent lourd dans l'escarcelle haut-alpine : de nouvelles charges décidées, sans compensations, comme la loi Peillon, la loi d'adaptation de la société au vieillissement, la hausse des cotisations sociales ou la CSG. Enfin, quand l'État compense, il ne le fait pas suffisamment au goût des élus, "uniquement 50 % des allocations individuelles de solidarité [RSA, Prestations de Compensation du Handicap et Allocation Personnalisée d'Autonomie - NDLR] sont compensées. Quand l'État nous impose de dépenser 36 millions d'euros d'allocations, il n'en rembourse que 18 millions d'euros", pointe le président Jean-Marie Bernard, "si hier nous étions en situation de survie, nous sommes aujourd'hui pris à la gorge"


Seule avocate pour défendre l'État à la barre du Conseil Départemental : l'élue sur Gap, également députée LREM de la 1ère circonscription Pascale Boyer qui martèle que l'État ne diminuera pas cette année les dotations. Sans pour autant prendre à sa charge les baisses de l'ancien gouvernemental socialiste, un parti auquel elle appartenait avant de rejoindre le camp de La République En Marche. Ce que ne manque pas de lui rappeler le conseiller départemental de Briançon et président du groupe Les Républicains dans les Hautes-Alpes, Arnaud Murgia, "je veux bien entendre le petit guide du Macroniste illustré, mais il me semble que vous aviez été permanente du PS, et que vous aviez soutenu les décisions de François Hollande".  


Un budget 2018 "qui priorise les investissements"

Face aux restrictions, le Département veut rester "attractif, dynamique, solidaire et tourné vers l'avenir", énumère Patrick Ricou. C'est donc un budget de 266 millions d'euros qui est mis au vote ce mardi matin. 1ère ligne de trésorerie : les dépenses de fonctionnement à hauteur de 155,2 millions d'euros. 

 

Dépenses de fonctionnement : 155,2 millions d'euros