- Alpes-du-Sud -
Après deux ans de sécheresse, nous vivons deux mois de pluie. Et ce n’est pas sans conséquences sur le territoire. Les pluies régulières donnent des sols gorgés d’eau. Imbibés, ils s’effritent comme à Risoul et dans le Guillestrois au début du mois ou encore à Réallon en fin de semaine dernière. La situation est ici complexe dans cette commune du Savinois coupée du monde depuis vendredi, il faut sécuriser le chantier. 2.800 m3 de gravats menacent toujours de tomber à cause de l’instabilité des sols. Lundi matin, à cause de la pluie, les équipes du service de Restauration des terrains en montagne, RTM, ne pouvaient pas intervenir. Ils ont pu finalement commencer les travaux dans l'après-midi sous les yeux de Michel Montabone, maire de Réallon.
"La piste de secours a été dégagée par des pelleteuses. Une pelle-arraignée est arrivée sur le site pour tenter de purger les près de 3.000 m3 de gravats", M. Montabone
Cette instabilité des sols, c’est un problème bien connu du département qui a débloqué au total près de 3 millions d’euros en urgence pour venir en aide aux communes. Jean-Marie Bernard, président du département des Hautes-Alpes, reconnaît une particularité locale du réseau routier.
"On subit plus que l'on peut prévoir des anomalies dans le sol. Nous intervenons avec des géologues. Mais on sait tous que la cause d'instabilité, c'est l'eau qui ruisselle. Mais la prise en compte ne se fait, non pas a priori mais a posteriori", J.-M. Bernard
Deux mois de précipitations sans précédents
Les Alpes du Sud ne sont pas les seules à être impactées. C’est la France entière qui a connu une des périodes les plus pluvieuses depuis le début des relevés météos selon Paul Marquis, prévisionniste indépendant. Entre fin octobre et fin novembre, près de 230 à 240 mm de pluie en moyenne sont tombés.
"C'est un vent qui vient d'Amérique qui amène des dépressions à répétition. C'est parfois neigeux, parfois pluvieux à haute altitude. Cela cause beaucoup de dégâts dans les Alpes du Sud", P. Marquis
Ce phénomène pourrait revenir jusqu’à la mi-janvier selon lui avant de s’atténuer progressivement. Autre point important : la limite neige-pluie qui gagne de l’altitude. En cas de forte pluie, la limite étant plus basse, le volume d’eau est donc plus important. Dans les Alpes de Haute-Provence, suite aux dégâts causés par les intempéries du 1er décembre, dix communes ont pour l'instant déposé un dossier pour la reconnaissance de catastrophe naturelle.