Région PACA : « nous ne serons plus le tiroir-caisse des autres collectivités », R. Muselier

POLITIQUE / Les orientations budgétaires 2018 étaient présentées ce vendredi matin au sein de l’hémicycle marseillais

 

- Région PACA - 

 

« Nous sommes passées de la région la plus endettée de France à la région la mieux gérée selon les Échos » : à l’heure des débats sur les orientations budgétaires au sein du Conseil Régional Provence-Alpes Côte-d’Azur, l’heure était aussi à se féliciter pour le président Renaud Muselier. Le président qui a souligné l’impact de la loi NOTRe « qui nous a conduit à une situation financière délicate », avec plus de 250 millions d’euros en moins dans les caisses de la Région, « autant d’investissements qui ne sont pas réalisés et d’emplois qui ne sont pas créés ».

 

« La situation est tendue, la région ne sera plus le tiroir-caisse », R. Muselier

 

Les pertes financières s’accumulent, selon le président de l’hémicycle marseillais, « en 2018, l’État ne respectera pas ses engagements en supprimant le fonds de compensation de transfert de la compétence économie des départements vers les régions ». Une perte estimée à 35 millions d’euros, « les services publics sont menacés car cette somme représente la construction d’un nouveau lycée ou un mois et demi de services de TER ».

 

Des aides désormais attribuées avec une vision à long terme

Vient donc le temps des choix, « de la lisibilité, la clarté et le sens : notre région ne sera plus le tiroir-caisse des autres collectivités ou associations », explique Renaud Muselier à l’assemblée. Désormais, pour pouvoir bénéficier d’aides, les finances se feront « selon une stratégie précise : avoir des résultats sur trois ans et une vision sur 20 ans ».

Le responsable de cette situation est tout trouvé pour Xavier Cachard, 5ème vice-président, « l’État prend un malin plaisir à réduire nos ressources et met en péril nos actions. Il faudra désormais dépenser moins mais mieux ». Vice-président de la commission « Université, Enseignement supérieur, recherche, santé et vieillissement », il souligne également l’effort qui sera porté sur la formation : « objectif de 50.000 apprentis en fin de mandat ».

 

« Il faudra maintenir en 2018 un haut niveau d’investissement », R. Beneventi

 

La ligne politique fixée par la région PACA est claire : pour avoir toujours un haut niveau d’investissement, il faut diminuer les dépenses. « Nous avons un profil robuste et une gouvernance de qualité », souligne Robert Beneventi, membre de la commission Finances. Pour appuyer ses arguments, des chiffres :

  • -15,8 millions d’euros : c’est la baisse des dépenses de gestion
  • 300 millions d’euros : c’est l’épargne brute « malgré des recettes en stagnation »
  • 9,3 ans : c’est la capacité de désendettement « contre 9,8 comme prévu dans le budget primitif »
  • 550 millions d’euros : ce sont les dépenses d’investissement prévues en 2018, « sensiblement équivalente à celles prévues en 2017 »
  • - 53,8 millions d’euros : c’est le besoin d’emprunt nouveau « en net recul »

 Une « révision des politiques » nécessaire au vue de la diminution des recettes, « notamment la suppression du fonds de soutien de 34,3 millions d’euros ». Quant aux ressources humaines, la région poursuit la maitrise des dépenses, « avec le redéploiement des agents, la rationalisation des modes de fonctionnement, la mise en œuvre d’un parcours de management ou encore l’accompagnement individualisé des cadres ». Le but est de « mieux maitriser la masse salariale et continuer à diminuer son poids ». Un budget de « responsabilité et ambitieux » pour la majorité, qui n’a pas manqué de faire réagir l’opposition frontiste. Thibault de la Tocnaye notamment qui prévoit une capacité de désendettement supérieure à 10 ans en 2018 « selon nos estimations confirmées par le CESER. D’autre part, vous n’avez prévu aucune baisse de la fiscalité, en particulier les taux de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, un impôt prélevé sur les produits pétroliers ainsi que sur d’autres produits énergétiques mis en vente et destinés à être utilisés comme carburants ou combustibles de chauffage – Ndrl) et de la carte grise ».

 

L’Europe : « notre 13ème mois »

Renaud Muselier, Européen convaincu durant cette séance de plénière. Le président de la région, également député européen de la circonscription sud-est, a fait voter le dispositif régional d’aide aux petites et moyennes entreprises pour le montage de projets européens dans le cadre des programmes thématiques de l’Union européenne. Pour résumer, des experts épauleront les TPE et PME afin de répondre aux projets européens, et bénéficier ainsi des subventions. « L’Europe sert quand on sait s’en servir. C’est un peu notre 13ème mois », explique Renaud Muselier, alors que deux milliards d’euros de fonds européens sont espérés au cours de la mandature.

 

Transports : vers un marché à blanc

Un appel à manifestation d’intérêts a été voté ce matin, concernant l’ouverture à la concurrence sur les rails. « Il s’agit d’un marché à blanc pour voir l’intérêt que les porteurs de projet porteront », explique Philippe Tabarot, vice-président en charge des transports.